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Bernard Gilbert

 

Texts

 

Y aurait-il sens, ici, à parler de profondeur de champ ? Quand l’objet ne serait autre que la peinture même, explorée dans son effectuation matérielle ? Quand le sujet ne se départirait pas de variations sans cesse reprises et inachevées ? Physiquement, littéralement, et celle-ci en particulier, la peinture prends corps dans la troisième dimension, dans ce qui en constitue l’épaisseur au sens propre. D’ailleurs, à y regarder de plus près, l’entrelacs de techniques en présence y a produit du visible et de l’invisible, de la trace et du manque, du résultat et du potentiel. Tout simplement parce que le dépôt et le retrait ont été conjugués à un chassé-croisé d’extensif. Parce que les gestes, et plus encore les marques d’outils, ont couvert et raclé, étalé et incisé, paraphé et soustrait, moins pour établir un palimpseste que pour atteindre un degré de puissance, en chaque point de chaque toile. D’une certaine manière, les développements dans le plan du support ne sont que l’expression de ce qui s’est joué perpendiculairement et qui a formé le sédiment pictural, résidu des opérations à l’œuvre.   

 

Raymond BALAU

Décembre 2006